Fille en colère sur un banc de pierre (Véronique Ovaldé)

Résumé

« Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer.Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d’ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres sœurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu’il y a un plaisir dans l’abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s’amusent et se goinfrent, qu’est-ce que j’ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse.Peut-être aussi que le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n’est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n’est désirable que parce qu’il est le jeu. »Véronique Ovaldé, à travers l’histoire d’une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu’il nous faut déployer pour vivre nos vies.

Mon avis

Ce roman m’intriguait depuis qu’il avait obtenu le prix des romancières au Forum du Livre de Saint Louis l’an dernier. J’ai sauté sur l’occasion de le lire lors de la préparation du Club de Joss du mois de mars (lien). J’ai bien aimé pour l’ambiance et le mystère.

L’histoire nous est contée par un (une) narrateur (trice) qui nous fait suivre Aïda à son retour sur l’île de son enfance pour l’enterrement de son père. Son retour est étrange, plein d’évitements et de non-dits dans une ambiance malaisante.

Les secrets semblent habiter cette île et l’autrice les dévoile petit à petit, comme dans un thriller. Il y a un soupçon de tension psychologique qui nous fait nous demander pourquoi Aïda a été tellement mise au banc de la société.

Conclusion

Un roman qui plonge le lecteur dans les secrets d’une famille dans une ambiance malaisante.

Quelques mots sur l’autrice

Véronique Ovaldé est une écrivaine française.

Elle entre rapidement dans le milieu de l’édition après un BTS à l’École Estienne. Elle se lance ensuite dans des études de lettres par correspondance alors qu’elle travaille comme chef de fabrication.
Parallèlement à son travail, Véronique Ovaldé publie son premier roman en 2000 intitulé « Le sommeil des poissons ».

Au fur et à mesure de la parution de ses romans, l’écrivaine se fait remarquer dans l’univers littéraire. « Toutes choses scintillant » sort en 2002, la rentrée littéraire 2005 est marquée par « Déloger l’animal », « Et mon cœur transparent » est récompensé en 2008 par le prix France Culture/Télérama.

Pour Véronique Ovaldé, la consécration est arrivée en 2009 avec les trois récompenses: le prix Renaudot des lycéens, le prix France Télévisions et le grand prix des lectrices de « Elle » saluent la sortie de « Ce que je sais de Vera Candida », son septième roman.

En plus de ses romans, l’auteure et éditrice a signé un livre pour la jeunesse avec « La très petite Zébuline » en 2006, et un recueil de nouvelles intitulé « La Salle de bains du Titanic » en 2009. « Paloma et le vaste monde », illustré par Jeanne Detallante, obtient le Pépite du livre 2015, Catégorie Album.

Ses romans sont traduits dans de nombreuses langues (italien, espagnol, allemand, roumain, portugais, anglais, coréen, chinois, finnois, etc.).

Véronique Ovaldé est également éditrice chez Points, responsable du roman noir, de la poésie et de la collection Signatures (groupe La Martinière). Auparavant chez Albin Michel, elle a notamment travaillé sur « Le club des incorrigibles optimistes » de Jean-Michel Guenassia (Prix Goncourt des lycéens 2009) et de « Jusque dans nos bras » d’Alice Zeniter.

Véronique Ovaldé est ainsi une écrivaine qui s’est affirmée grâce à « la force de son imagination. Par cette façon qu’elle a de faire décoller ses lecteurs. De les transporter dans des lieux inventés. Et par cette légèreté de ton qu’elle insuffle à ses histoires tragiques, cruelles ».

En 2016, elle publie « Soyez imprudents les enfants » et est nommée présidente de la commission Vie littéraire du CNL pour un mandat de trois ans.

Extrait de Babelio

Une réflexion sur “Fille en colère sur un banc de pierre (Véronique Ovaldé)

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