Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld

Résumé

Leur couple est une légende, leur biographie une épopée. Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d’un soldat de la Wehrmacht et ce fils d’un Juif roumain mort à Auschwitz à devenir le couple mythique de « chasseurs de nazis » que l’on connaît. Leur histoire commence par un coup de foudre sur un quai du métro parisien entre une jeune fille au pair allemande et un étudiant de Sciences Po. Très vite, avec le soutien de Serge, Beate livre en Allemagne un combat acharné pour empêcher d’anciens nazis d’accéder à des postes à haute responsabilité. Sa méthode : le coup d’éclat permanent. Elle traite ainsi de nazi le chancelier Kurt Georg Kiesinger en plein parlement, puis le gifle en public lors d’un meeting à Berlin, geste qui lui vaut de devenir le symbole de la jeune génération allemande. Leur combat les conduit aux quatre coins du monde. En France, ils traînent Klaus Barbie devant les tribunaux et ont un rôle central dans les procès Bousquet, Touvier, Leguay et Papon. Ni les menaces ni les arrestations ; notamment lors de leur tentative d’enlèvement de Kurt Lischka, ancien responsable de la Gestapo ; ne parviennent à faire ployer un engagement sans cesse renouvelé jusqu’à aujourd’hui. Dans cette autobiographie croisée, Beate et Serge Klarsfeld reviennent sur quarante-cinq années de militantisme, poursuivant par ce geste leur combat pour la mémoire des victimes de la Shoah.

Mon avis

Ce livre était dans ma PAL depuis très longtemps. Je l’ai commencé puis mis de côté. J’aime bien lire des documentaires ou des biographies de temps en temps et celui-ci était un pavé sur lequel j’ai eu du mal à rester. Pourtant j’ai aimé mieux découvrir ce couple mythique à travers leurs deux voix.

Née en 1979, je n’ai pas de souvenirs sur les actions des Klarsfeld. Je me souviens de la réunification de l’Allemagne, du procès de Maurice Papon plus que de celui de Klaus Barbie, mais je n’avais pas conscience de l’importance historique de ces évènements.

Avec ces mémoires, j’ai découvert notamment qu’énormément de politiques allemands d’après guerre étaient d’anciens nazis (Kiesinger, Schröder…). Je suis effarée de voir que de si nombreux nazis ont pu fuir si facilement et continuer à vivre normalement malgré les atrocités qu’ils ont perpétrés.

Beate et Serge nous livre un récit qui m’impressionne à plus d’un titre : quelle mémoire ! Leur récit est truffé de détails, de dates. Cela donne l’impression qu’ils viennent à peine de le vivre.

Beate est impressionnante par son courage sachant les risques qu’elle encourait à chaque fois.

Conclusion

Des mémoires impressionnantes par leur détail et le courage qu’il a fallu pour mener ce combat.

Quelques mots sur les auteurs

Serge et Beate Klarsfeld sont des activistes de l’Holocauste et des chasseurs de nazi. Ils ont traqué et traduit en justice de nombreux criminels de guerre nazis, dont Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale, Paul Touvier, collaborateur fasciste français, et Maurice Papon, agent de police du régime de Vichy, puis préfet de la police de Paris et ministre du gouvernement français. Ils sont également des activistes humanitaires de premier plan.

Serge Klarsfeld, né en Roumanie en 1935, s’établit en France avant la Seconde Guerre mondiale, à laquelle il survécut en se cachant. Déporté à Auschwitz, son père y perdit la vie.

Beate Klarsfeld est née en 1939 en Allemagne. Son père, quoique non membre du Parti nazi, vota pour Hitler en 1932 et servi dans l’armée allemande pendant la guerre. En novembre 1968, elle gifla en public le chancelier d’Allemagne de l’Ouest Kurt Georg Kiesinger, qui avait été membre du Parti nazi.

Les Klarsfeld ont publié de nombreux ouvrages, dont notamment un volume nommant plus de 80 000 victimes de la persécution nazie en France et l’une des premières éditions de l’[Album d’Auschwitz], une collection de photographies.

Extrait du site Faits sur l’Holocauste

Quelques liens intéressants

Un site très complet sur l’Holocauste : https://aboutholocaust.org/fr

Le site de la Fondation pour la mémoire de la Shoah : https://www.fondationshoah.org/

Un petit extrait pour finir…

Une diseuse de bonne aventure m’a proposé de me lire les lignes de la main. Je n’avais jamais fait cette expérience ; j’ai hésité, mais ai fini par céder. Elle a regardé ma main, m’a pris à part et m’a déclaré : « On te dit de ne pas épouser cette femme ; tu dois l’épouser ». Et je me souviens parfaitement de ce qu’elle a ajouté : « C’est la seule femme au monde avec laquelle tu peux être heureux ».

Aujourd’hui, après nos noces d’or et cinquante-quatre ans de bonheur, je peux affirmer que ce qu’elle m’a dit était vrai : aucune autre femme ne m’aurait apporté ce que Beate m’a offert dans notre vie privée et notre vie publique. Ensemble nous sommes unis, forts et heureux ; l’un sans l’autre, nous n’aurions probablement pas produit grand-chose. Elle me doit beaucoup, et moi, je lui dois beaucoup plus encore…

Une réflexion sur “Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld

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